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Les Thérapies focales versus les traitements radicaux
Les traitements radicaux sont reconnus par les principales sociétés savantes comme les traitements de référence dans les situations de cancers localisés et localement avancés. Cependant, les études les plus récentes et de plus haut niveau de preuve scientifique dans ce domaine ont jeté une ombre sur l’impact réel des traitements radicaux en termes de gain de survie tout en confirmant le rôle protecteur de ces traitements quant à une potentielle évolution métastatique de la maladie (image 86) [11-13]. De plus, chaque année le surtraitement lié aux traitements radicaux entraîne, en termes de qualité de vie, de lourdes conséquences pour des milliers d’hommes, en particulier dans le groupe à bas risque, mais aussi pour certains patients de risque intermédiaire favorable de la classification de d’Amico (voir “Pronostic et Suivi”). Aussi, en démontrant un niveau de preuve équivalent à celui apporté par les traitements radicaux, la Photothérapie Dynamique de Prostate (image 87) a atteint une maturité scientifique dans le domaine des thérapies focales. Il est alors légitime et pertinent de se demander si les thérapies focales ne pourraient pas représenter une option alternative qui réduirait de manière drastique le surtraitement des cancers les moins agressifs tels que les groupes à bas risque mais aussi à risque intermédiaire favorable tandis que les traitements radicaux restent sans conteste les solutions thérapeutiques les plus appropriés et de référence pour les cancers les plus agressifs et à des stades plus avancés (image 88).

Image 87 : Une introduction des aiguilles très précise et délicate

Image 88 : Schéma thérapeutique intégrant les thérapies focales comme alternatives aux traitements radicaux pour les patients à bas risque et à risque intermédiaire favorable
L’ombre du surtraitement sur les traitements radicaux
En 2018, le panel d’experts de l’Association Européenne d’Urologie (EAU) en charge des recommandations sur le cancer de la prostate a admis que “les traitements radicaux du cancer de la prostate localisé sont reconnus comme surtraitement ou injustifié pour beaucoup de patients”. Ce même panel rapporte “l’étude ProtecT n’a pas montré de différence de survie spécifique après 10 ans de suivi entre la surveillance active (AS), la prostatectomie radicale (RP) et la radiothérapie externe (EBRT) pour les hommes principalement à bas risque et à risque intermédiaire. En revanche les différences en termes d’effets secondaires étaient considérables (entre AS, d’une part, et RP/EBRT, d’autre part)” [46]. Aux Etats-Unis, en 2020, le FDA Oncology Center of Excellence Public Workshop a reconnu que “ces 40 dernières années, en dépit des avancées dans de nombreux domaines oncologiques, aucun traitement du cancer de la prostate localisé n’a été approuvé” (image 89) [47]. Prenant en considération, ces prises de position fortes d’institutions à la légitimité indiscutable, l’état de l’art dans le domaine du cancer précoce de la prostate s’améliorerait en intégrant les preuves scientifiques et les innovations thérapeutiques les plus récentes. Dans une lettre publiée en réponse à une prise de position discutable de l’EAU concernant la place des thérapies focales dans le cancer de la prostate localisé, parmi les experts les plus éminents dans ce domaine ont suggéré à l’EAU d’éviter :“d’empêcher l’accès aux patients, qui le souhaitent, à une stratégie thérapeutique légitime que beaucoup accepteraient comme alternative thérapeutique s’ils en avaient une meilleure connaissance.” [48]. En pratique, à chaque fois que la prostate peut être conservée et les effets secondaires des traitements radicaux évités, cette option thérapeutique doit être proposée et priorisée.

Image 89 : Rapport du Séminaire Publique du Centre d’Excellence Oncologique de la FDA [Agence Américaine du Médicament] (2020)